Combien de salariés, tous postes confondus, se plaignent du manque de reconnaissance en entreprise ? Des gens gentils, compétents ou travailleurs, mais qui ne s’en sortent pas. S’il ne fallait retenir qu’une source de ras-le-bol ou de mal-être au travail, je crois que ce serait celle-là. Il existe bien sûr des entreprises injustes ou cruelles. Mais dans de nombreux cas, le problème, et donc sa solution, sont ailleurs. Aujourd’hui, je vous donne des outils pour booster vous-même la reconnaissance de vos pairs.
La règle n°1 pour réussir en entreprise : la communication compte autant que l’action
Avant toute chose, prenons l’exemple de quelqu’un qui a connu un succès incroyable dans les entreprises dans lesquelles il est passé, alors qu’il était le moins expérimenté, le moins diplômé et qu’il travaillait le moins. Et pourtant, ce type a gravi tous les échelons, à son plus grand étonnement d’ailleurs. Il s’agit de Scott Adams, qui a écrit un livre assez hilarant dont on peut traduire le titre par « Comment échouer à peu près constamment et pourtant réussir considérablement ? ».
Je vous partage deux délicieux extraits :
« Je suis certain que ma fausse voix sur mesure avec ses inflexions graves et son assurance artificielle m’a fait apparaître bien plus compétent que je ne l’étais. Et ce n’était pas difficile, car j’étais très largement incompétent à tous les postes que j’ai occupés dans l’entreprise ».
Ou encore :
« Je pense que ma fausse voix professionnelle et mon faux langage corporel comptent au minimum pour 50 % des raisons pour lesquelles j’étais vu comme ayant du potentiel pour prétendre à un poste de manager ».
Ce bouquin, c’est quand même la confession d’un type qui écrit sur sa réussite en dépit de son incompétence. Il est maintenant célèbre pour sa BD sur l’entreprise et pour ses conférences. Il a simplement su valoriser d’autres qualités indispensables. Mais je doute que ça vous fasse vraiment rire, vous qui êtes le plus gentil, le plus raisonnable ou compétent, ou le plus acharné au travail, de voir ce type-là vous passer devant en rigolant, voire se retrouver propulsé au poste de direction et devenir votre chef.
Et moi, je trouve ça injuste de voir des gens complètement dédiés, gentils, compétents et travailleurs acharnés, galérer à se mettre en valeur. C’est pour cela que j’ai cherché à comprendre. Être gentil, logique ou travailleur ne suffit pas : vous devez développer votre influence. Autrement dit, pour que le monde devienne moins injuste pour vous, il y a une chose à faire. J’en ai parlé dans des podcasts : il faut travailler les soft skills.
Les soft skills, ce sont les sciences et les compétences qui s’adressent à la partie humaine et relationnelle du travail. Et en particulier, il s’agit de l’influence que vous pouvez exercer sur les autres. Faut-il pour autant renoncer à être gentil, compétent et travailleur ? Pas du tout ! En fait, pour moi, ces caractéristiques sont des avantages absolument considérables. Et beaucoup de managers font l’erreur de croire que « ça n’est pas écrit dans les livres ». En fait, si. Avoir du charisme, ça s’apprend.
Les meilleurs cadres que j’ai rencontrés avaient :
- ces 3 caractéristiques (gentillesse, compétence, et force de travail) ;
- + 2 compétences fondamentales:
- capacité à s’organiser pour aller à l’essentiel ;
- capacité à influencer efficacement.
Comment développer son influence ?
J’ai déjà évoqué ce sujet dans un podcast, et je vais enfoncer le clou. Pour moi, l’influence se concentre sur trois aspects majeurs que j’appelle “Les 3C”.
- Savoir développer la CONFIANCE.
- Savoir CONVAINCRE.
- Savoir faire preuve de CHARISME.
Si vous arrivez à développer ces trois choses, le monde vous semblera beaucoup plus juste. En bonus, l’intérêt de ces compétences, c’est qu’elles ne s’additionnent pas, elles se multiplient. C’est à dire qu’elles se nourrissent entre elles. Vous pouvez développer la confiance, mais en développant votre charisme, votre confiance va encore s’accentuer, et vice versa. Je sais qu’il peut être difficile d’accepter tout ça, parce qu’on peut craindre d’abandonner ses valeurs.
Les plus gentils se diront : « Mais moi je ne veux pas manipuler les autres ! »
Je vous réponds que je ne vous parle pas de les manipuler, mais de les influencer. Ce n’est pas la même chose. Je ne vous parle pas de mentir, mais de parler un langage qui va les convaincre. Si vous êtes quelqu’un de bienveillant au fond, ça veut dire que vous avez de l’empathie, c’est à dire une capacité à comprendre ce que les autres veulent et ressentent. Vous êtes tourné vers eux, et votre charisme le sera aussi. C’est un avantage ! Ça vous donne un énorme potentiel pour développer votre charisme, parce qu’en fait le charisme n’existe pas sans empathie et sans chaleur humaine.
Les plus rationnels se diront : « Mais moi je suis logique, j’ai raison. Pourquoi j’irais essayer de me changer pour devenir un bonimenteur »
En fait, ce n’est pas de ça que je vous parle. Je vous parle de résoudre une nouvelle énigme. Et cette énigme, c’est l’autre, c’est l’humain et son fonctionnement. Que vous le vouliez ou non, l’humain est un être de communication. Refuser de l’admettre, c’est vous priver d’accéder à un autre niveau de connaissance, vous qui justement avez toutes les capacité pour analyser et comprendre cela.
Les plus travailleurs se diront « Mais moi, je ne suis pas là pour faire du blabla, je suis là pour fournir du travail »
Vous vous trompez. Quand je parle de charisme, je ne parle pas de séduction, de narcissisme, ou de nombrilisme. Je vous parle d’un charisme efficace, c’est à dire d’un charisme qui a un but, pas qui tourne dans le vide. Quelque soit votre force de travail, vous avancerez dix fois plus vite avec les autres que tout seul dans votre coin, et c’est dommage. Vous auriez tellement plus à apporter ! D’autant plus que vous êtes orienté résultat : votre charisme le sera aussi, et il vaudra bien plus qu’un charisme orienté sur soi-même.
En bref, si le monde vous paraît injuste, il ne faut pas vous contenter de ce constat. Je dirais même qu’il ne faut pas chercher les causes de cette injustice, il faut plutôt vous donner les moyens de comprendre les règles qui régissent le monde et de jouer selon ces règles.
Je pense qu’un cadre ou un manager qui ne développe pas cette compétence ne peut pas atteindre son potentiel maximal, et que c’est très dommage ! Maîtriser la communication, avoir du charisme, ce n’est pas un avantage injuste, et ce n’est pas inné. C’est un travail comme un autre, et ça s’apprend. C’est un travail sur soi.
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Manon Watine pour ODM