avril 14, 2020

Récemment, j’ai lu l’un de ces livres « révélation ». Vous savez, ces livres à la lecture desquels vous avez l’impression de redécouvrir, noir sur blanc, tout ce que vous ressentez sans l’avoir jamais vraiment formalisé. Il s’agit de Antifragile : Les bienfaits du désordre, de Nassim Nicholas Taleb. L’antifragilité, c’est à la fois l’antithèse de la fragilité et de la solidité… Intrigant, non ? J’ai travaillé dessus pour en tirer tous les liens possibles avec le management, tant c’était intéressant ! Je vous en fais aujourd’hui un retour à la sauce ODM, et à la fin de cet article, je vous propose un défi à mener ensemble… 

Que signifie antifragile ?

Si vous posez la question : « Quel est le contraire de fragile ? » à quiconque n’a pas lu de livre, il vous répondra « solide » ou « robuste ». Taleb, lui, estime que le vrai contraire d’être fragile, ce n’est pas de ne pas être affecté, mais plutôt de se nourrir et de se renforcer des chocs et des crises. Il a donc inventé le concept d’antifragile. D’après Taleb, à force de vouloir tout maîtriser, rationaliser et centraliser, nos sociétés, nos entreprises, nos organisations sont devenues solides en apparence, mais en réalité fragiles et pouvant être réduites à néant par une crise imprévisible. Pour lui, l’avenir appartient aux anti-fragiles, qui ne sont ni fragiles, ni robustes. 

En gros :

  • le fragile craint les crises ;
  • le robuste n’est pas affecté par les crises ;
  • l’antifragile bénéficie des crises. 

Je ne sais pas pour vous, mais à moi, ça me parle beaucoup. On nous parle de crises depuis notre naissance. Cela fait partie de notre vie de tous les jours, cela nous angoisse et nous met en lutte permanente. Et tout à coup, ce type débarque pour nous dire que la solution, ça n’est pas de construire un truc hyper solide, puissant, rigide et incassable. Lui, il dit que ça ne marche pas. Moi, je le sentais depuis toujours, et je crois que c’est un enseignement capital en ce qui concerne nos pratiques de management. 

Le management antifragile

Les fondements

Construire un management antifragile, c’est construire une organisation qui profite des coups, des chocs et des crises, qui s’adapte et se renforce en permanence. Soudain, ça met du sens, et je comprends mieux pourquoi, instinctivement, j’avais des préférences : 

  • pour l’autonomie de décision plutôt que pour le micromanagement ;
  • pour l’adaptation au contexte plutôt que pour le respect des procédures ; 
  • pour l’ajustement permanent plutôt que pour la planification ;
  • pour la nécessité de permettre beaucoup de petites erreurs plutôt que de les punir ;
  • pour l’individu vu comme un héros plutôt que pour le système « maître de tout » ;
  • pour la fréquence plutôt que la force ;
  • etc. 

Cette liste, ce sont des principes qui font partie des fondements d’Outils du Manager (vous pouvez les retrouver dans cette série d’articles de blog, publiée ces dernières semaines). 

« Risquer sa peau »

Il y a un autre concept dont parle Taleb et qu’il inclut dans sa théorie de l’antifragilité : il appelle cela « risquer sa peau » (c’est d’ailleurs le titre de son dernier livre). 

Ce concept-là me parle également pour différentes raisons : 

  • Je ne suis pas consultant, je suis chef d’entreprise, je vous propose mes outils et mes théories uniquement parce que je les ai testés. 
  • Cela signifie aussi que ma pensée n’est jamais définitive, et que je la corrigerai toujours lorsque la réalité me confondra. C’est pour cela que mes form’actions sont upgradées régulièrement (et gratuitement). 
  • Enfin, cela veut dire que la meilleure façon de vous convaincre, c’est de vous mettre en action pour tester mes outils et mes concepts dans la vraie vie et pas en restant à un niveau conceptuel.

Et en ce moment, la vraie vie nous percute de plein fouet… Nous connaissons le genre de crise qui ne peut pas, par essence, entrer dans les prévisions de nos entreprises, un phénomène rare qui fait voler en éclats toutes nos certitudes. La crise actuelle est, pour nous, un test antifragile. Elle est en train de nous démontrer la fragilité, la robustesse ou l’antifragilité de nos organisations. 

Traverser la crise du coronavirus par le management antifragile

Vous vous en souvenez, dans l’intro de cet article, je vous ai proposé de mener un défi ensemble. C’est que cette lecture, croisée avec les réminiscences de mon travail sur ma série des fondements, et mon travail actuel sur la crise (pour ODM, mais aussi pour mes autres entreprises), m’a donné envie de vous proposer une nouvelle série. 

Dans les semaines à venir, je vous embarque avec moi pour une série d’articles qui parleront antifragilité, management et adaptation à la crise. On y parlera de la taille de vos équipes, de leur diversité, du devoir de faire des erreurs, de l’importance de la fréquence en management, et de vos collaborateurs vus comme des héros… Ça va être passionnant !  

Évidemment, je ne vous laisserai pas avec un blabla théorique imbuvable. Non, non, chez ODM, on donne des outils concrets, pragmatiques et applicables immédiatement, parce qu’on sait que l’entreprise, c’est le monde de l’action. Chaque article sera donc accompagné d’un test antifragile à appliquer à votre boîte ou votre équipe, en lien avec chacun des piliers de l’antifragilité en management. 

OK, on récapitule : pendant plusieurs semaines, je vous propose du contenu hebdomadaire gratuit, sous forme d’un article + un test. Chouette, non ? Et si vous vous lancez, n’oubliez pas de vous inscrire sur le forum ODM : vous y retrouverez d’autres managers avec qui échanger de l’avancée de votre défi antifragile, de vos pratiques, et de tout ce que vous voulez, en fait. J’y suis présent et actif également 😉 Au plaisir de vous y retrouver, et à la semaine prochaine !

Manon Watine pour ODM