4 conseils scientifiques et pratiques pour mieux performer au travail

octobre 15, 2020

Cette semaine, j’ai reçu dans mon podcast Jérémy Coron, spécialiste du développement du potentiel du cerveau humain. Son sujet peut sembler, à première vue, un peu éloigné des problématiques d’Outils du Manager… Pourtant, à quoi bon savoir comment être un bon manager, si par ailleurs, vous ne savez pas mobiliser votre cerveau pour être efficace dans cette démarche ? Au cours de cette discussion avec Jérémy, j’ai relevé 4 conseils pour performer au travail grâce à des connaissances et des techniques issues des neurosciences. L’objectif de ces conseils, c’est de vous proposer d’entrer dans la même démarche holistique que Jérémy, c’est-à-dire une démarche globale pour maximiser l’usage de vos connaissances, de vos compétences, bref, de votre potentiel !

1 – Dormir plus pour travailler plus

Prioriser le sommeil pour performer

Dormir plus pour travailler plus… Ça vous rappelle quelqu’un ? Blague à part, le sommeil, c’est un gros sujet. Je crois que nous sommes nombreux à ne pas y prêter suffisamment d’attention, ni de discipline. Pourtant, le manque de sommeil à un impact démentiel sur nos vies : santé physique, santé mentale, cognition, créativité… Si l’on ne va pas bien sur ces points-là, il devient très difficile d’être en phase avec nos clients et nos collaborateurs, de se concentrer, de créer sereinement, bref de performer à bien des niveaux. 

Dans son travail, Jérémy s’adresse tout particulièrement aux cadres et aux dirigeants qui veulent aller plus loin. Il les aide à ajuster certains curseurs de leur vie pour améliorer l’expression de leurs compétences au quotidien (via un podcast, des formations et du coaching). Comme chez ODM, Jérémy s’adresse à la fois à un public bien spécifique (vous ;-)), et très varié : public, privé, petite équipe, boîte à 10 000 personnes, managers intermédiaires, patrons, débutants, chevronnés… Mais a priori, TOUS peuvent être (et sont très certainement) confrontés au manque de sommeil et à ses effets sur les performances. 

Nous ne dormons pas assez…

Nous grignotons presque tous, plus ou moins régulièrement, sur notre temps de sommeil. Je suis sûr que malgré vos bonnes intentions, il vous est déjà arrivé de vous coucher plus tard que prévu parce que vous aviez une présentation le lendemain. Que vous êtes déjà rentré beaucoup trop tard du travail, mais que vous avez repoussé votre heure de coucher pour profiter de votre famille. On a naturellement l’impression que tout le reste est plus important, parce qu’on se lève coûte que coûte le lendemain, mais en vérité, nous devrions faire de notre sommeil une priorité (quantitative ET qualitative). 

Jérémy Coron le dit : il y aurait des tonnes de choses hyper intéressantes à aborder, mais le plus important à retenir est tout bête, « il est vraiment important de dormir ». C’est une question d’équilibre : pour profiter de sa vie personnelle et pour performer au travail, c’est indispensable. La moyenne du temps de sommeil est, selon lui, récemment descendue sous la barre des 7 heures. Or, pour que notre cerveau fonctionne correctement, la norme est de 8 heures. 

Il existe bien sûr des exceptions. J’ai d’ailleurs évoqué, au cours de notre discussion, le cas d’un ami qui ne dort pas plus de 4 heures par nuit sans rencontrer de souci pour performer au travail. Selon Jérémy, ces cas existent bel et bien, mais ils sont beaucoup plus rares qu’on ne le pense. Beaucoup de gens s’identifient à des personnalités connues pour être très performantes en dormant très peu (Elon Musk, Jeff Bezos…), et sont convaincus, à tort, de fonctionner sur le même mode. En réalité, le manque de sommeil empiète sur les vraies performances potentielles de ces personnes, qui ne s’en rendent pas compte, parce que la perte est très progressive. 

Peut-être faites-vous partie de ces gens-là, ou tout simplement de l’immense majorité qui dort trop peu et qui le sait, mais n’arrive pas à faire autrement. Le début de la solution, comme souvent, c’est de bien se connaître. Et en matière de sommeil et de performance au travail, cela passe par une notion : celle de « chronotype ». Explications. 

2 – Connaître son chronotype pour performer au travail

Qu’est-ce qu’un chronotype ?

J’ai déjà évoqué la notion de chronotype dans mes mails privés cet été. Je l’utilise également dans mes formations « Le manager essentiel » et « Système d’Organisation Réaliste ». J’avais découvert le concept en lisant Le bon moment, de Daniel Pink, et j’en ai tiré des applications concrètes pour que vous puissiez synchroniser votre chronotype avec vos performances au travail. 

La chronobiologie est une science assez récente, qui a démontré que physiologiquement, certaines personnes sont faites pour se lever tôt et se coucher tôt, tandis que d’autres sont faites pour se lever tard et se coucher tard. Nous fonctionnons tous selon l’horloge circadienne qui alterne des cycles de 24 heures pour un jour et une nuit, mais notre niveau d’énergie fluctue tout au long de ce cycle. 

Les 4 chronotypes du Dr Breus

Le psychologue américain Michael Breus, spécialiste du sommeil, a décrit 4 chronotypes, 4 « horloges » spécifiques :

  • L’ours, qui représente 50 % de la population, est calé sur le cycle du soleil. Il a besoin de 8 vraies heures de sommeil la nuit, et il est bien éveillé la journée. Son pic de productivité est en fin de matinée.
  • Le loup représente 15 % de la population. Il n’est vraiment pas du matin, et peu alerte jusqu’à midi. Il est plutôt productif en milieu d’après-midi et en début de soirée. 
  • Le lion, comme 15 % de la population, est un lève-tôt qui tombe épuisé vers 22 h 30. Il est très alerte au réveil, et super efficace très tôt le matin.
  • Le dauphin est plus rare. Il représente 10 % de la population. Il dort peu et mal, il est fatigué en quasi-permanence, avec des petites phases de productivité dans la journée, et un pic tard dans la soirée. 

Comment expliquer ces différences ? Jérémy évoque 2 hormones responsables de ces fluctuations : 

  • Le cortisol, qui a une influence sur le niveau d’éveil, l’énergie, et le stress. Les lève-tôt ont un pic le matin et une baisse en fin d’après-midi. Pour les lève-tard, la courbe se décale. 
  • La mélatonine, l’hormone du sommeil, est produite à des heures différentes pour chaque chronotype. 

Connaître son chronotype pour performer au travail 

Voilà pour la vulgarisation scientifique. Maintenant, que faire de cela ? Le Dr Breus a mis au point un test gratuit, que Jérémy Coron a numérisé et mis en accès libre sur son site : testez votre chronotype. L’intérêt de ce test pour vous, c’est qu’en connaissant votre chronotype, vous pourrez définir un peu plus précisément « quand faire quoi ». Quand programmer vos 1 à 1, quand programmer vos temps créatifs, quand faire des tâches en « mode robot », quand faire des pauses, etc. 

Jérémy appelle cela un « chronoplanning ». L’objectif de ce chronoplanning est de customiser et d’optimiser votre journée sur-mesure, pour performer au maximum sans aller contre votre nature. Les rythmes classiques des entreprises ne conviennent absolument pas à tout le monde, à tel point qu’on sous-performe parfois sans même s’en apercevoir. Pour établir le vôtre, vous pouvez tout à fait vous débrouiller tout seul, mais ça prend du temps. Personnellement, j’ai mis des années, à grand renfort de lecture, de tests, d’observations et de recherches, pour trouver mon rythme idéal. Vous pouvez aussi faire appel à Jérémy, qui propose des formations spécialisées dans ce domaine, avec du coaching. Les deux méthodes sont valables, ce qui compte, c’est votre motivation. Pour passer à l’action tout de suite, n’hésitez pas à contacter Jérémy

Mieux manager grâce aux chronotypes

Et il ne s’agit pas simplement de performer individuellement au travail. En terme de management, c’est extrêmement intéressant ! Dans un premier temps, parce qu’il est essentiel de bien se connaître soi-même pour bien manager. La base, c’est donc de connaître votre chronotype et votre profil DISC (votre mode comportemental et communicationnel privilégié). Vous comprendrez ainsi mieux vos moments d’agacement, d’excitation, vos fluctuations de motivation et de performance… et vous pourrez en informer vos collaborateurs. Quel meilleur cadeau de la part d’un manager que de donner son mode d’emploi à son équipe ? 

Dans un second temps, vous pourrez également faire passer ces tests à vos collaborateurs. Il n’y a que des avantages :

  • chacun aura une meilleure connaissance de lui-même ;
  • vous comprendrez à quel point vous êtes différents les uns des autres ;
  • vous pourrez trouver les complémentarités et les bonnes synergies au travail ;
  • chacun pourra performer à son maximum ;
  • vous pourrez aussi prévenir les frictions et les incompréhensions.

3 – Gérer sa prise de café pour VRAIMENT performer au travail

Notre troisième conseil est le suivant : apprenez à gérer votre prise de café ! Moi aussi, ça m’a paru anecdotique au premier abord. Il s’avère qu’en fait, c’est un conseil vraiment intéressant et concret.

Faut-il arrêter de boire du café ?

Le propos de Jérémy n’est absolument pas de diaboliser le café, ni d’en faire l’ennemi. Après tout, le café reste la boisson la plus consommée dans le monde après l’eau. Il conseille simplement d’apprendre à l’utiliser intelligemment et efficacement, pour mieux performer au travail sans perturber son sommeil. Je suis sûr que la plupart de mes lecteurs sont de gros buveurs de café. On en parle d’ailleurs sur le forum. Mais savez-vous seulement quel est l’effet précis de la caféine sur votre cerveau ? On a souvent l’impression que le café « donne un coup de boost ». Du coup, au moindre petit coup de fatigue dans la journée, hop, un café, et ça repart… eh bien, c’est plus compliqué que ça. 

La molécule qui nous intéresse s’appelle l’adénosine. C’est la messagère de la fatigue. Notre cerveau est équipé de récepteurs qui s’alarment lorsque l’adénosine est produite, c’est-à-dire lorsque l’on atteint un certain stade d’activité cognitive ou physique. Le message passe, et c’est à ce moment que vous ressentez l’envie de vous reposer, voire de dormir, pour vider vos stocks d’adénosine. Lorsque vous buvez une tasse de café, la caféine vient tout bonnement prendre la place de l’adénosine ! L’effet pervers de ce mécanisme, c’est que lorsque vos capteurs sont saturés, votre cerveau agit comme s’ils étaient défectueux. Il en crée alors de nouveaux, et il faut donc boire de plus en plus de café, car il y a davantage de capteurs à neutraliser. Vous ne gagnez donc pas en énergie, vous « oubliez » simplement que vous êtes fatigué. Vous empêchez votre cerveau de savoir qu’il est fatigué.

Comment boire son café « intelligemment » ?

Je suis le premier à me considérer « accro » au café. Pas simplement parce qu’il me tient éveillé, mais avant tout parce que… j’aime ça. Alors, si j’ai été captivé par les explications de Jérémy Coron, je ne suis pour autant pas prêt à arrêter d’en boire. Ça tombe bien, ce n’est pas ce que Jérémy préconise. Son conseil, c’est de favoriser une prise efficace et intelligente de la caféine. 

Rappelez-vous du cortisol, l’hormone de l’énergie dont Jérémy Coron nous parlait au sujet des chronotypes. Globalement, la production de cortisol se répartit en 3 pics : 1 le matin, 1 le midi, et 1 l’après-midi. Ces pics varient évidemment en fonction des chronotypes, mais nous parlons ici d’une norme. Boire un café au réveil, par exemple, ne sert donc à rien ! Votre énergie est déjà à son maximum ! Cela équivaut à brancher un téléphone qui est déjà à 100 % de batterie. Il ne va pas monter à 110 %… La prise intelligente, c’est donc celle qui survient au moment d’un « creux » (en général, vers 10 ou 11 heures, et vers 14 ou 15 heures). L’autre chose à garder en tête, c’est que ces prises de caféine ne doivent pas se substituer à vos 8 heures de sommeil. On conseille donc d’arrêter d’en boire approximativement 8 heures avant de se coucher. 

4 – Épurer son bureau… comme un homme préhistorique

Le minimalisme n’est pas qu’une mode. On en voit à la pelle, des belles photos de bureaux bien rangés, voire vides. J’ai été surpris d’apprendre avec Jérémy que cela a un intérêt scientifique avéré et… préhistorique. Voici son explication.

Il y a des millions d’années, tout était source de danger pour notre espèce. Les risques de mourir étaient fréquents et partout. Nos ancêtres avaient donc dans leur « bande passante » deux tâches en cours, deux onglets ouverts simultanément :

  1. le zoom : la concentration sur la cueillette par exemple ;
  2. le dézoom : l’analyse de l’environnement pour prévenir le danger.

Nous avons tout simplement hérité de cette habitude, puisqu’elle a permis à notre espèce de survivre jusqu’ici. Aujourd’hui, même si nous ne courons moins de risques vitaux, nous analysons toujours notre environnement grâce à notre cerveau reptilien. Par exemple, au bureau, notre concentration est toujours menacée par le risque du téléphone qui sonne, de l’interruption impromptue d’un collègue, d’un écran qui s’éclaire à cause d’une notification, ou encore d’un dossier qui nous appelle lorsqu’on le voit traîner… Ces risques ne sont certes pas vitaux, mais ils restent des risques, notamment pour notre niveau de stress (qui est devenu un ennemi majeur de notre espèce), et pour la baisse de productivité. 

Donc, le conseil bonus : rangez votre bureau (et éteignez vos notifications) !

Je serais ravi que vous veniez discuter de toutes ces petites astuces avec nous sur le forum dans ce sujet : Maximise ton potentiel ! Même si cet article sort un peu de ma ligne éditoriale habituelle, j’ai été passionné par le partage de Jérémy. Et puis, après tout, si vous êtes ici, c’est bien que vous aussi, vous cherchez à performer au travail. D’ailleurs, si vous souhaitez aller plus loin, je vous remets les infos ici :

Et vous, quelles sont vos astuces pour mieux performer au travail ?