La question de l’injustice en entreprise est délicate. Pourtant, elle concerne tellement de gens qu’elle ne devrait surtout pas être laissée de côté !
J’ai déjà évoqué ce sujet dans un mail il y a quelques mois (si recevoir ce genre de contenus inédits vous intéresse, vous pouvez y accéder en cliquant ici).
Dans ce mail, je disais qu’il y a, selon moi, deux manières de voir le monde du travail.
- On peut le considérer comme un monde injuste, et attendre qu’il change ;
- ou on peut essayer d’en comprendre les règles, puis tenter de le changer.
Vous vous doutez bien qu’à mon avis, il est plus intéressant d’essayer de le comprendre, de s’approprier les règles, PUIS de se demander si elles sont injustes.
En fait, ce sentiment d’injustice que l’on peut ressentir en entreprise vient souvent de préjugés et d’idées fausses. La question n’est finalement pas de se demander si l’entreprise est juste ou injuste. Il s’agit plutôt de comprendre comment elle fonctionne, et c’est alors beaucoup plus facile de s’y amuser et d’y réussir !
C’est en apprenant à vivre dans un milieu, et en prenant le meilleur, qu’on y trouve sa place. Et lorsqu’on se sent à sa place, on ressent beaucoup moins d’injustice.
Je vous propose de nous pencher sur quelques croyances qui peuvent accentuer le sentiment d’injustice au travail. Ce sont des lois de bon sens, que nous apprenons et intégrons très tôt, mais dont on va se rendre compte qu’elles ne s’appliquent pas forcément, ou pas de la manière dont on voudrait qu’elles s’appliquent.
Croyance n°1 : « La gentillesse est toujours récompensée »
Nos parents nous l’ont dit, l’école nous l’a dit, la littérature, le cinéma ou encore les dictons nous le disent. On l’intègre, et quand on entame sa vie active, on peut avoir un choc violent. Pourquoi ? Parce que la gentillesse, ça ne fonctionne pas tout le temps.
Face à ce choc, d’abord on peut se dire « Je me mets en quatre, je fais le boulot, je ne demande même pas d’augmentation, et je suis peut-être même le moins bien payé du service, mais c’est sûr : on va finir par reconnaître mon mérite, il me suffit d’être patient ».
Si cela n’arrive pas, on risque de devenir aigri ou révolté… « Quelle boîte pourrie, quand je partirai, ils se rendront compte que j’étais indispensable ! ». Le découragement se transforme alors en mal-être, et la conséquence peut-être une démission frustrée, ou pire, un burnout ou une dépression.
Croyance n°2 : « La raison l’emporte toujours sur la bêtise »
De la même façon, les vertus de la raison nous sont inculquées, et c’est très bien.
On nous apprend qu’avoir raison est très important, et que quand c’est le cas, il faut savoir le démontrer pour le prouver, à l’aide de faits, de logique, d’arguments.
Pourtant, les faits et la raison ne l’emportent pas toujours.
Quand on arrive dans l’entreprise, rassuré par l’arsenal que nous ont donné notre background ou nos certitudes, on se dit « Grâce à mes connaissances et à mon expérience, je vais pouvoir montrer ce dont je suis capable, je vais pouvoir convaincre et faire changer les choses, je suis armé par la raison ». Assez rapidement, on va ressentir que quelque chose cloche.
Plus l’argumentaire est solide, plus l’opposition est radicale. Alors que votre logique est imparable, on ne suit pas vos préconisations. On peut même décider d’adopter le projet de Machin, alors que vous le savez, son raisonnement est plein de failles et de défauts. Alors, vous vous dites : « C’est parce que je suis nouveau », ou « On fait confiance à ce type-là parce qu’il utilise son influence, ses relations », ou encore « Sa technique de jouer sur les émotions et la peur des gens, c’est bas ». Et lorsque le projet plante, alors que vous aviez prévenu tout le monde, vous enragez.
Quand on vit ce genre d’expérience, on risque de trouver que le monde est injuste et absurde, et de se renfermer sur soi-même.
Croyance n° 3 : « Le travail garantit le succès »
Cette troisième règle est un fondement de la société et encore davantage de l’entreprise : la méritocratie nous apprend que plus on travaille, et mieux on travaille, mieux on va réussir.
Je le dis d’ailleurs souvent dans les podcasts, l’entreprise, c’est le monde de l’action.
Ce qui compte n’est pas ce que tu penses ou ce que tu dis, mais ce que tu fais.
Pourtant, je sais que certains d’entre vous ont eu l’expérience inverse. Vous bossez comme un fou mais vous ne récoltez jamais les fruits de ce travail. Alors que Machin, qui est mieux vu par la direction ou les collègues, parce qu’il est rigolo ou sympa, est toujours mis en valeur.
Travailler, agir beaucoup, le faire de façon efficace et en plus mettre en avant ses résultats, c’est déjà beaucoup. Mais même en faisant ça, rien n’est garanti. On risque alors de finir épuisé et désabusé.
La règle n°1 pour mieux vivre l’entreprise injuste
Vous vous reconnaissez sûrement dans l’un des profils décrits, et après ça, il est logique que vous ayez une vision injuste du monde de l’entreprise.
Ces croyances sont ancrées, elles entraînent des comportements difficiles à remettre en cause. Ce sont même sûrement des valeurs primordiales que vous n’avez tout simplement pas envie d’abandonner !
Je comprends tout à fait ça. Moi aussi, je crois à fond à la gentillesse et à la bienveillance ! Je le dis dans beaucoup de mes podcasts, je pense que c’est un bon moyen de réussir. J’use également d’arguments et de logique pour produire le contenu que je vous propose, et j’y consacre de l’énergie et du travail. Et moi aussi, je trouve ça injuste de voir des gens complètement dédiés, gentils, compétents et travailleurs acharnés, galérer à se mettre en valeur.
Mais du coup, mieux vaut être un pourri et apprendre à nos enfants que le monde est injuste ? Je ne crois pas.
Alors peut-être faut-il se contenter de la satisfaction d’avoir été gentil, raisonné ou travailleur, sans résultat ? Je ne crois pas non plus.
En réalité, ce qui se passe, ce n’est pas que ces trois règles sont fausses, c’est qu’il en manque une, et la plus importante.
“L’entreprise, c’est le monde de la communication autant que celui de l’action”.
Sans communication, il est très difficile de bien vivre l’entreprise. Ne pas communiquer, c’est prendre le risque de laisser s’installer des frustrations.
En plus, il faut que cette communication soit efficace, et pour ça, deux mots : charisme et influence. Pour convaincre vos collègues, pour faire entendre votre voix, pour faire valoir votre travail, il faut que votre manière de communiquer atteigne les autres, et qu’elle les touche. Pour cela, il vous faut développer vos soft-skills, c’est à dire vos compétences relationnelles et humaines.
- Ne renoncez pas à être gentil : orientez votre gentillesse, transformez-la en un charisme bienveillant et empathique.
- Ne renoncez pas à être logique : utilisez votre raison pour comprendre le fonctionnement de vos collègues, et influencez l’équipe vers le bon chemin.
- Ne renoncez pas à être travailleur : usez de votre force de travail pour développer un charisme efficace et orienté résultat.
En bref, ne lâchez pas vos valeurs, même si vous avez l’impression qu’elles vous empêchent de vous épanouir au travail. Elles sont importantes, ce sont vos fondations. Apprenez simplement à les transformer de façon à en faire profiter vos collègues, et votre entreprise.
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Manon Watine pour ODM